dimanche 11 novembre 2012

Amazonie (Jour 1 : Iquitos, Nauta, la Selva)

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Mardi 30 octobre

Après avoir été souvent sur la Côte, après avoir été une fois dans les Andes, le besoin d'aller dans la Forêt était puissant. C'est un peu un des endroits les plus fascinants du monde, l'Amazonie. Ce mot fait rêver tout le monde depuis tout petit (enfin peut être pas tout le monde, mais bon, pas mal de gens, disons?). La forêt couvre un peu plus de 60% du territoire péruvien, ce qui est énorme vu que la France fait un peu moins de la moitié du Pérou... Du coup, forcément, y'a plein d'endroits différents où se balader, avec différents types de jungles (par exemple : la jungle de montagne, sur le versant Est des Andes). Pour commencer, on a choisit Iquitos, lieu emblématique de la Selva Péruvienne. La grande caractéristique d'Iquitos (à part le fait d'être la ville en géographie d'où sont tirés les exemples du climat tropical humide) c'est qu'il s'agit de la plus grande ville du monde qui n'est pas atteignable par la route. Eh oui, on ne peut y aller que moyennant plusieurs jours de bateau sur certains grands fleuves du Pérou ou en avion. Comme nous n'avions pas le temps de faire ces plusieurs jours de bateau (hélas!), on a pris l'avion qui prend 1h30 depuis Lima (c'est-à-dire autant de temps qu'il faut pour aller à l'aéroport depuis chez nous, en combi... ouh yeah, vive le transport à Lima). Le vol coûte environ 90-150€ selon si tu t'y prends à l'avance ou pas. C'est cher par rapport au Pérou (et tout court), mais bon, aller dans la jungle ça n'a pas de prix, ah ah ! La veille au soir, avec Elise, nous étions allés chez Albine dans un quartier tout au Nord de Lima, plus proche de l'aéroport, et le matin, on a pris l'avion tous les trois ver s6h, pour arriver vers 8h à Iquitos, le mardi. Ce qui fait 6 jours dans la jungle, jusqu'au dimanche soir.

Petit résumé du vol : Lima la Grise, avec le Nuage à 30mètres du sol, traversé en 1 seconde, puis Soleil. Lol.
La fin de du nuage au début des Andes.
On voit clairement le nuage sur la côte, et les Andes qui commencent.
Les Andes !
Le deuxième plus haut sommet du Pérou, le Yerupajá (oui, je me suis amusé à l'identifier sur google d'après ma photo).
Révision de géo du Pérou : Côte puis basses Andes, puis Andes, puis jungle nuageuse des Andes, puis... la jungle !
Eh oui, l'Amazonie vue de haut c'est comme dans les clichés. Mais en plus impressionnant car vert à perte de vue.
Arrivée près d'Iquitos !

L'aéroport d'Iquitos est minuscule, et fonctionne surtout tôt le matin et le soir pour cause de trop d'oiseaux en journée. Dès qu'on met le pied hors du bâtiment, on se fait harceler par les mototaxis. En effet, il y a plusieurs milliers de mototaxis à Iquitos, c'est dingue! La grande majorité des véhicules sont des mototaxis. En même temps, à quoi sert une voiture quand la seule route hors de la ville (route toute nouvelle : 2000) mène à une seule petite ville au sud. C'est vraiment spécial cette "autarcie", enfin cette impossibilité d'aller quelque part autrement qu'en bateau (ou avion pour ceux qui peuvent, c'est-à-dire pas forcément tout le monde...).

La Plaza de Armas (peu intéressante) d'Iquitos
Iquitos, capitale de l'immense région de Loreto se situe donc en plein milieu de la jungle, entre la rivière Nanay, la rivière Itaya, et surtout avec un port sur l'Amazone ! Le climat est équatorial, chaud et humide toute l'année, avec des températures comprises généralement entre 21 et 32°C. Et dans cette ville en plein milieu de la jungle, il y a plus de 370 000 habitants. Comme Strasbourg (ou l'Islande) mais au milieu de la jungle. Avant la fin du XIXème, la ville était minuscule, mais comme toujours au Pérou (je vous en reparlerai), un grand boom dans la demande d'une matière première spécifique l'a complètement transformée. Ici le caoutchouc. Du coup, vu que ça nécessite moult main d’œuvre, la ville gagne 5000 habitants en 10 ans au début du XXème, notamment de nombreux Chinois, Brésiliens, Espagnols et autres. Puis, le caoutchouc s'effondre, perd de son importance et est planté ailleurs, et la ville se reconvertit dans le bois  précieux,  l'or,  l'huile  et  à
présent le pétrole. Et le tourisme.             

En effet, malgré (et grâce à) son isolement, Iquitos est LA ville touristique du Pérou en ce qui concerne la jungle. Dès qu'on met un pied dans le centre ville, on est donc harcelés par les vendeurs de tours dans la jungle. Avant et dans le mototaxi pour arriver en ville, on avait d'ailleurs inventé des amis qui nous attendaient sur la Plaza de Armas et qui avaient déjà un hôtel - désolé, ça ne nous intéresse pas - et un tour - non non, pas la peine de nous vendre ce tour, on en a déjà un de prévu avec nos amis -, afin qu'on nous laisse tranquille. Sur la Plaza des Armas, on se laisse entraîner par un mec moins harcelant que les autres, qui nous emmène dans son agence (officielle, a on vérifié sur la liste) pour nous parler un bon moment de toutes les activités qu'il propose pour les 5 jours dans la jungle.

Oui, non, on ne peut pas aller dans la jungle sans guide, pas la peine d'y penser. On est donc bien obligés de visiter diverses agences plus ou moins au hasard (il y en a des dizaines et des dizaines), discuter avec eux pour voir ce qu'on peut faire avec et se décider pour ce qui nous inspire le plus. Facteurs à prendre en compte : le prix (généralement autour de 30€ la journée, tout compris ; un peu moins en marchandant (et je marchande tout le temps, donc on a eu moins :) )), les activités, sentir si le guide s'y connait ou pas en jungle (genre un mec qui vient d'Iquitos et peut pas te citer 3 espèces de serpents, c'est moins bien qu'un guide qui vient d'un minuscule village au fin fond de la jungle et semble tout savoir sur tout), où est-ce qu'on va aller (à 40 km d'Iquitos il y a moins d'animaux et de nature qu'à 500km), si il s'agit plutôt d'un tour touristique avec visite de zoos et de communautés pseudo traditionnelles qui font un spectacle de danse devant les touristes ou d'une exploration naturelle de la jungle à la recherche des animaux rigolos, quelle sera la nourriture, etc.


Après avoir vu diverses personnes, on se décide pour le premier qui était plus sympa et semblait mieux s'y connaître. Et avait un programme très très alléchant. Ecological Jungle Trips, pour ceux que ça intéresse,. Arrivés à Iquitos vers 9h, à midi 30 nous sommes partis vers la jungle, direction le sud ouest d'Iquitos. Vu que la route est plus rapide que le fleuve, on a d'abord pris la nouvelle route vers Nauta, à 100km d'Iquitos. Nauta comptait 700 habitants il y a 60 ans, mais à présent il y en a 15 000, les habitants de toutes les communautés et les mini-villages éparpillés dans la jungle migrant peu à peu vers Nauta et Iquitos (et Lima), dans le processus habituel d'urbanisation mondiale.


A Nauta, on s'achète des lampes de poche et des ponchos de pluie, et on embarque sur un bateau avec notre guide Israël (eh oui, dans la jungle les prénoms sont chelous... exemple du fameux guide prénommé Hitler, qu'on n'a pas pris malgré le fait que quasi tous les étudiants étrangers le prennent) et de la nourriture pour les prochains jours. Comme ça peut se voir sur la carte, Nauta est sur le fleuve Marañon, un des fleuves les plus importants du Pérou. On a navigué jusqu'à la jonction Marañon/Ucayali (un autre fleuve essentiel, c'est même le nom d'une région du Pérou), jonction qui donne naissance à l'Amazone (deux fleuves géants qui se rencontrent, ça fait un fleuve supergéant). Dommage pour la classatitude, on n'a pas vraiment été dans l'Amazone (il aurait fallut aller au nord d'Iquitos pour aller vraiment sur l'Amazone), on est allés sur l'Ucayali.

Premières visions de la jungle !
Les petits villages d'Amazonie

Déjà en bateau je pouvais voir de nouvelles espèces d'oiseaux : deux sortes de sternes, des hirondelles et des rapaces (rassurez-vous, je ferai bien un article oiseaux d'Amazonie, un jour, je sais que ça vous manque, je n'en ai plus fait depuis deux mois des articles oiseaux). En plus des oiseaux, on a aussi vu quelques dauphins. Eh oui, il y a deux espèces de dauphins dans les fleuves d'Amazonie : le gris et le rose.

Je n'ai pas réussi à prendre de photo de dauphin ce jour-là, voici donc une berge et des arbres.
  Le Dauphin Rose de l'Amazone (ou Boto, ou bufeo pour les locaux, c'est-à-dire truc-moche-qui-fait-le-son-bouh) est une des très peu nombreuses espèces de dauphins vivant exclusivement en rivière (Dauphins du Gagne, du Yang-tsé...). Au miocène, l'Amazonie ayant été régulièrement recouverte par la mer, les dauphins marins y seraient arrivés et auraient évolué pour s'adapter à l'eau douce quand la mer s'en est allée. C'est une espèce menacée (mais "juste" classée vulnérable, et pas en danger ou critique) comme on peut s'en douter, notamment parce qu'ils sont bien sensibles à la pollution. Mais bon, au final on en a vu beaucoup, à chaque fois qu'on allait sur l'Ucayali. C'est chelou de voir des dauphins dans la jungle, quand même. Le dauphin gris s'appelle, lui, le Tucuxi, Sotalie de l'Amazone ou Dauphin de l'Orénoque (ou bufeo gris/negro), et c'est une espèce marine, en théorie. Sauf que comme y'a une proportion non négligeable d'eau salée qui se balade dans les fleuves d'Amazonie, ben il peut y survivre sans souci (on le trouve également sur la côte Est de l'Amérique du Sud).

Je vous parlerai au fur et à mesure des divers animaux rencontrés, vu que c'est un des intérêts majeurs de la jungle. En attendant, nous voyions la forêt sur les deux rives, et nous voguions sur l'eau durant des heures pour arriver au lodge (qui portait le doux nom de Delphin Lodge). On quitte l'Ucayali pour prendre la rivière Yarapa et on arrive. Le lodge est situé dans la partie inondable de la forêt, ce qui fait qu'il est sur pilotis parce qu'en été (décembre-avril, en gros), c'est la saison des pluies dans la jungle et les fleuves et rivières montent de plusieurs mètres. Au lodge, nous avons une chambre pour trois avec des moustiquaires. Au lodge, il n'y a pas de technologie, on s'éclaire à la lampe à huile, la chasse d'eau fonctionne avec un seau, on cuisine au feu. Ce furent donc cinq jours coupés du monde, en harmonie avec la nature (pas de réseau dans la jungle, globalement. C'pas trop la peine de le préciser, mais bon, autant le dire quand même). Fabuleux !
 


On y est arrivés en fin d'aprem, et on avait environ pas dormi de la nuit, donc on n'a pas fait d'autre activité que manger un repas excellent cuisiné par notre guide et la famille qui vit au lodge et s'occupe un peu de nous genre chambre d'hôtes. Mais bon, rien que le fait d'être dans la jungle est un plaisir fabuleux. ça grouille de bruits divers et variés et étranges, et très différents le jours et la nuit. Dans ce lodge il y avait deux trois autres chambres pour les autres groupes venant avec l'agence et un guide. Donc on passait les repas avec des gens différents selon les jours. Au début il y avait deux russes, puis ils sont rentrés et deux allemands puis trois allemandes sont arrivées.

Comme c'était sur le bord de la rivière mais dans la jungle, il y avait des animaux qui vivaient dans le coin. La nuit, des rainettes (grenouilles à ventouses) grimpent sur les poutres et croissent sur les toits de palme. La nuit, un guide crie "TARENTULA, TARENTULA !" et on va voir l'énorme tarentule. Plus grosse qu'une main. Tranquillement, là, sur le plafond bas d'un endroit où on passe tout le temps. Ouh yeah ! Elle mange les insectes qui passent à sa portée. Et cette espèce n'est pas dangereuse pour l'homme, elle est juste urticante car elle peut projeter ses poils avec ses pattes de derrière pour se défendre contre les serpents et autres ennemis. Elle est extrêmement impressionnante. C'est quelque chose d'en voir une, là, où on vit, immense, vivante, sauvage.




Puis on va dormir. "Dormir". Elise n'aime pas les cafards, or la seule bestiole qui réussit à rentrer dans notre chambre c'est bien le cafard. De gros cafards (dans la jungle, tout est plus gros). Perso, je m'en fiche, mais bon, y'en avait un qui était énorme (tellement gros qu'il n'arrivait pas à grimper sur le mur et faisait plein de bruit en tombant sans cesse) et qui volait à travers la pièce tel un hélicoptère (et tombait aussi en faisant plein de bruit). Pour la tranquillité d'Elise (et surtout pour prendre des photos de lui), j'ai finit par sortir de ma moustiquaire d'amour pour aller voir le cafard et l'écraser (au moment où il voulait élire domicile dans mes converse). Après on a pu dormir. Dans la jungle. Ouh yeah!



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Le matin dans la jungle, c'est toujours un choc. Tu te réveilles sans savoir où tu es, puis tu entends des milliers de bruits d'oiseaux, crapauds, singes, insectes, et tu te dis "JE SUIS DANS LA JUNGLE !" et c'est le bonheur.
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1 commentaire:

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